Dotés d’une situation géographique à la croisée des chemins vers la Suisse et des stations de sport d’hiver, les secteurs de la vallée de l’Arve et du Pays du Mont-Blanc sont des territoires dynamiques, où le marché de l’immobilier s’est développé d’année en année, notamment du fait d’une demande toujours plus forte, du côté des acquéreurs. Seulement voilà, depuis deux ans et le début de la crise sanitaire, le marché immobilier dans le Faucigny se tend et rencontre des difficultés structurelles. Ce que nous explique Gabrielle Pelepol, agent immobilier de l’Agence des 2 Vallées à Cluses et qui travaille sur ce secteur depuis près de deux décennies.
Avant le covid, la situation était déjà compliquée car on se trouve sur un marché très différent d’une commune à l’autre en fonction de son emplacement, de son code postal. C’est très morcelé, avec des différences de prix d’une commune à l’autre alors qu’elles se touchent. Et depuis deux ans, on assiste à une reconfiguration permanente du marché, avec des critères qui évoluent sans cesse du côté des acheteurs. Tout de suite après les confinements de 2020, ces critères étaient d’avoir une grande surface habitable, aussi pour les extérieurs, la distance entre son lieu de vie et le travail importait peu à cause du télétravail, et les taux d’intérêt pour les prêts immobiliers étaient bas, ce qui a pu faciliter les acquisitions.
Mais depuis février dernier, ces critères s’inversent : l’augmentation du prix de l’essence fait que les acheteurs sont plus regardants concernant la distance qui les sépare de leur lieu de travail, et c’est pareil pour la surface habitable, concernant la flambée des prix de l’énergie. Le marché immobilier sur notre territoire ne s’est pas stabilisé et c’est à nous, professionnels et acheteurs, de nous adapter.
Depuis deux ans, les prix de l’immobilier sont à la hausse et cela est davantage marqué sur l’habitat individuel (maison) que collectif. Cela va de 7 à 10 % d’augmentation selon le secteur géographique. Il y a une forte demande mais peu d’offres sur le marché, ce qui provoque cette augmentation du prix d’achat.
On est sur un marché disparate en fonction des communes. Pour un T3 à Thyez, par exemple, le prix au m2 va évoluer à la hausse, pour arriver à environ 2 600 euros et à Sallanches, c’est 3 000 euros du m2. Alors que pour le même type de bien, le prix du m2 est de 2 000 euros à Scionzier.
Les frontaliers sont présents jusqu’à Cluses environ. Après la distance par rapport à leur lieu de travail est trop importante pour qu’ils songent à y investir sur le plan de l’immobilier. En vallée de l’Arve, les frontaliers font aussi que les prix de l’immobilier augmentent, du fait qu’ils ont un pouvoir d’achat important.
Se fier à l’expertise de l’agent immobilier
En vallée de l’Arve comme partout en France, la concurrence fait rage entre les agents immobiliers et les réseaux d’indépendants, principalement de mandataires immobiliers, qui pullulent depuis quelques années. Ce qui tend encore davantage le marché immobilier. « Le secteur de la vallée de l’Arve est intéressant car il est disparate entre les communes. Et c’est pour cette raison qu’il faut avoir cette connaissance du marché immobilier mais pas seulement : aussi de son tissu économique, des spécificités de chaque commune. On ne vend pas seulement un bien, mais tout un ensemble », analyse Gabrielle Pelepol. « Ce qui va faire la différence, c’est que l’agent immobilier est un véritable interlocuteur avec une véritable expertise immobilière sur tous ces critères, en plus d’avoir une agence et une vitrine, ce qui sécurise d’autant plus le client. »