Après une série de huit hausses depuis la mi-juillet 2022, les taux d’intérêt sont sans doute « proches ou très proches » de leur « point haut ». C’est ce qui ressort d’un échange vendredi 1er septembre du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avec l’association des journalistes économiques et financiers (AJEF).
« Nous sommes en revanche loin du moment où nous pourrions envisager de les baisser. La durée compte maintenant plus que le niveau." Pas de grande surprise donc à attendre de la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne qui se tiendra le 14 septembre.
L’objectif de la BCE reste une inflation autour de 2 %. Il pourrait être atteint à l’horizon 2025. « C’est non seulement une prévision mais un engagement. ».
Si pour l’énergie, les indicateurs sont mal orientés, « les nouvelles sont meilleures pour l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie), l’indicateur le plus pertinent dans la durée », estime François Villeroy de Galhau.
« En France, elle a baissé de 4,3 % à environ 4 % et en zone euro de 5,5 % à 5,3 %. Nous avons passé le point haut de l’inflation sous-jacente depuis avril. C’est un signe encourageant mais qui est loin d’être suffisant. »
L’Insee estime globalement que l’indice des prix à la consommation a progressé en France de 4,8% sur un an en août, un net rebond par rapport à juillet où l’inflation s’était établie à 4,3%. Cette accélération de la hausse des prix - la première depuis le mois d’avril - s’explique par le rebond des prix de l’énergie avec notamment la hausse de 10% du tarif réglementé de l’électricité au 1er août. Prévision de croissance revue à la hausse Le gouverneur a par ailleurs annoncé que la Banque de France allait revoir « un peu à la hausse » sa prévision de croissance estimée jusqu’à présent à 0,7 %, quand le gouvernement table de son côté sur 1 % en 2023. Pas de récession donc pour l’économie française. Pas de miracle cependant à attendre dans un environnement économique marqué par les difficultés de l’économie allemande, la poursuite de la guerre en Ukraine et les risques liés à l’énergie. L’Insee présentera jeudi 7 septembre ses prévisions de fin d’année. « Ce ne sera pas extraordinaire », a prévenu sur BFM Jean-Luc Tavernier, son directeur. « On a eu pendant des années un climat sur l’activité et l’emploi très positif et supérieur à la moyenne historique. Maintenant, on est proche de cette moyenne. »